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LA LETTRE AU PERE MESSMER

Face à la dépendance de la France vis à vis des pays de l’Opep , Pierre Messmer, alors 1er ministre lance le 5 mars 1974 le programme de construction de treize centrales nucléaires de 900 mégawatts. Personne n’est consulté pas même le Parlement, à l’époque , j’envoie une lettre au premier ministre à la teneur suivante:

« Mr le 1er ministre suite au lancement du tout nucléaire , comment pouvez-vous garantir une sécurité à 100% des installations et du fonctionnement des centrales nucléaires, qu’allez vous faire des déchets dont la durée de vie est de plusieurs millions d’années, va-t-on devoir les envoyer dans l’espace pour qu’ils s’écrasent sur le soleil?

Je ne vous mens pas, en 74 on se posait réellement cette dernière question, on allait utiliser le futur programme Ariane pour balancer des carottes sur notre soleil « 

A l’époque , j’ai 16 ans, deux ans ans plus tard je rejoins Brice Lalonde aux « Amis de la Terre » .

35 ans après, j’attend toujours une réponse, plus de Messmer qui nous a quitté voilà deux ans, paix à son âme, mais une vraie réponse de scientifiques.

35 ans après on retrouve 25 kg de trop de plutonium sur le site de Cadarache, on retrouve des déchets radioactifs dans des convois clandestins en route pour la Sibérie, on a un ministre de l’environnement Borloo, qui publiquement demande que toute la lumière soit faite, on mange encore des champignons contaminés par Tchernobyl, on sait que le programme français n’est pas reproductible à l’échelle mondiale.

En imaginant que l’on règle les problèmes de la répartition des sites de centrales, du choix des pays pouvant y accéder, de la dissémination des sites, du transport de l’uranium à l’échelle de la planète, du stockage des déchets durant des centaines de milliers d’années, de leur retraitement, du temps nécessaire à la construction des centrales, de leur destruction après cinquante ans, de l’approvisionnement en combustible, du prix du combustible , de la multiplication des sites d’extraction de l’uranium, de la rareté, à terme du combustible, en imaginant donc que tout le monde se mette d’accord sur tout, on arriverait tout au plus à produire 20 % de l’électricité mondiale grâce au nucléaire à partir de 2030, ce qui nous laisse tout le temps pour continuer à enfumer notre espérance de vie sur Terre, allègrement.

Sans compter qu’avec la multiplication des centrales à risques, un nouveau Tchernobyl devient plus qu’une hypothèse, une probabilité.  

Faire croire que la solution au réchauffement climatique passe par la filière nucléaire est un argument fallacieux, il n’y a qu’Areva  pour tenter d’imposer de telles sornettes. Sarko a beau assurer l’approvisionnement en uranium de la France sur les meilleurs sites au Kazakhstan, au Niger et au Congo, l’instabilité , voire le despotisme de certains régimes , la précarité de la logistique locale, les négligences dans la sécurité des sites d’extraction permettent de mettre en doute l’ensemble du processus d’exploitation. Quand on aura compris que l’accaparement des meilleurs sites fait l’objet d’une concurrence féroce entre les exploitants Américains, Canadiens, Français ou Chinois on imagine la teneur des négociations  avec des régimes potentiellement pervertis et à la botte de leurs clients.

Le nucléaire est un business, comme la croissance verte, c’est aussi une guerre entre AREVA , Westinghouse, Siemens, la Chine, les Etats-Unis, le Canada, l’Iran, Israël, le Pakistan. Dans cette lutte acharnée et sans merci pour être les premiers de la classe dans le développement de nouvelles technologies, on est loin de la logique de la réduction  des gaz à effet de serre, on est plutôt dans le pousse-toi de là pour que je m’y mette.

Si cette guerre s’étend malgré sa totale inutilité environnementale, même Superman et son allergie à la cryptonite aura du souci à se faire lors de ses vols planés au dessus de nos cranes chauves.

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