On y avait cru, encore qu’on ne s’était pas fait piéger (mon poisson rouge et moi) par l’invasion des titres dithyrambiques sur une supposée aura divine du Président noir. Obama devait tout solutionner depuis la fonte des glaciers d’Alaska jusqu’à l’arrêt des tempêtes tropicales.
Après avoir dérapé dans la gestion de la pire des marées noires comme un vulgaire Bush des familles, englué dans ses compromissions pré-électorales avec les groupes pétroliers, après avoir renoncé à engager son pays dans le processus de Kyoto, après promis de quitter l’Irak alors que le retrait des troupes revient à la mise en place d’un système B en sous main de maintien des intérêts US, Obama se résout maintenant à faire la politique de ‘opposition .
Ayant été élu pour augmenter les impôts des riches il accepte sans brocher de prolonger les exonérations et les cadeaux fiscaux bénéficiant aux nantis et aux classes moyennes, l’idée étant encore une fois de permettre une relance de la croissance par la consommation en espérant que les privilégiés et ceux qui espèrent le devenir un jour vont délier leur épargne pour la cause commune. Personne n’y croit, pas même Obama qui aura beau jeu dans deux ans de réclamer des royalties électoraux aux Républicains en expliquant que leurs solutions ont failli. En attendant, les chômeurs qui représentent 10% de la population active et les petites gens vont continuer à s’endetter pour survivre.
Après avoir instauré un droit à la santé universelle, le Président se voit attaqué de toutes parts sur le fait que la liberté consiste à ne pas se voir obligé de cotiser à une assurance maladie. C’est l’objet par exemple d’une décision de justice de l’Etat de Virginie qui affirme que le Congrès n’a pas le pouvoir de contraindre les citoyens à souscrire à un droit à la santé. La liberté est telle qu’on ne peut pas vous obliger à être en bonne santé (Comme de vous interdire de posséder une arme pour vous défendre). Il faut être Américain pour comprendre cela. Une vingtaine d’autres procédures ont également été engagées contre la réforme Obamacare. La majorité républicaine sur ce point risque de rendre la vie du Président de plus en plus difficile.
Après avoir en apparence tenté de relancer le processus de paix au Proche-Orient, Oabama vient tout juste de renoncer de demander à Israël de geler la colonisation de la Cisjordanie. Là, on est dans le dur du lâchage des Palestiniens. Imaginez, on demande aux deux parties de s’asseoir autour d’une table pour s’entendre sur la façon de rendre des territoires à un peuple que l’on continue de spolier durant les conversations. Impensable, illogique, absurde, démoniaque, coupable, insensé. Rien de nouveau à cela, il faut se souvenir des promesses faites par le candidat Obama à l’AIPAC, le Lobby juif nord-américain où tout était déjà écrit d’avance (je vous remets ci-dessous l’article écrit sur ce blog peu après l’arrivée au pouvoir d’Obama).
Il flotte comme l’ ombre d’un Président, dont on a perdu la trace, au dessus de la Maison Blanche.
POURQUOI LA PALESTINE N’EXISTE PAS (Article écrit le 21.02.09 sur ce blog)
S’il est un mystère qui aura taraudé mes méninges depuis ma tendre enfance , celui de la non existence de l’Etat de Palestine est bien l’un des plus récurrent , des plus lancinant , tellement, que j’ai toujours eu l’impression que l’explication des noeuds du conflit du proche-orient , à lui seul pouvait me donner les clés d’une bonne partie des problèmes de la planète toute entière.
Dès lors qu’il m’a toujours semblé évident qu’une paix juste pouvait à elle seule redonner le calme et la prospérité dans la région , il était clair qu’il était de l’intérêt de quelque groupe obscur de ralentir le processus de paix au point de le dynamiter à chaque pas , chaque progrès , comme si une entité cachée s’attachait à saboter cette marche vers une réconciliation inéluctable.
Grâce à Daniel Mermet , journaliste émérite et son émission »la bàs si j’y suis » , une bonne partie de mes interrogations auront été apaisées.
L’entité cachée n’a rien de caché , elle existe bel et bien au grand jour et pourrait être définie comme étant un groupe de pression , une association d’intérêts, ou plus exactement un lobby ou une sorte de parti politique destiné à influencer la politique américaine sur la définition de sa politique au proche-orient. La politique américaine s’articule de telle sorte que de puissants groupes d’intérêts puissent convertir leur but fondamental en lois , les textes parlementaires étant parfois une transcription littérale des textes proposés par les lobbies.
Ce lobby pro-Israëlien est l’AIPAC ou American Israel Public Affairs Committee. Il représente environ 150 000 bienfaiteurs dont l’obstination à aider la cause sioniste n’a d’égal que l’acharnement à empêcher les Palestiniens de posséder une patrie. Une bonne partie des adhérents sont même des Chrétiens qui pensent que le Christ ne reviendra sur Terre qu’à la seule condition de l’occupation de la terre Sainte par Israël. Chaque fois qu’un article sur un journal porte atteinte à l’État d’Israël , un droit de réponse est systématiquement demandé. L’élection de chaque député , chaque sénateur, chaque Président est influencée par des aides financières , celles-ci biaisant les choix et décisions politiques en hauts lieus .
Ce lobby a toujours obligé les Présidents des États-unis à donner à Israël la puissance militaire lui permettant de dominer le proche-orient , à accorder une soulte annuelle représentant le 6 ème des aides mondiales distribuées à travers le monde, destinées à soutenir l’impérialisme de l’oncle Sam.
Tous les Présidents y compris Obama .
Il est un passage obligé pour tous les candidats à l’investiture suprême aux États -Unis , une visite impérative à laquelle Obama comme les autres s’est plié par une courbette de soumission au siège de l’Aipac. Cette révérence à la cause sioniste a eu lieu le 4 juin 2008 quelques 6 mois avant son élection à la Maison Blanche .
Revenons sur le discours d’Obama qui nous en dit plus que tous les commentaires futurs sur le déroulement des évènements au proche-orient.
Lors de cette visite , Obama a d’abord voulu rassurer l’assemblée quelque peu affolée par les accusations de laxisme proférées par l’administration Bush à son égard:
« Nous savons que l’établissement d’Israël était juste et nécessaire ,enraciné dans des siècles de luttes et des décennies d’un travail patient, mais soixante ans plus tard , nous savons que nous ne pouvons pas céder et en tant que Président je ne ferai jamais aucun compromis quand il y va de la sécurité d’Israël »
« Je suis fier d’appartenir à ce puissant courant consensuel, réunissant Démocrates et Républicains qui se tient au coté d’Israël face à totes les menaces.Il y a ceux qui veulent attribuer tous les problèmes existant au proche orient à Israël et ses soutiens…ces voix qui veulent blâmer la seule démocratie du proche orient en la rendant responsable de tous les extrémismes de la région. Elle défendent une idée fausse selon laquelle abandonner un allié fidèle conduirait en quelque sorte à renforcer notre situation. Ce n’est pas le cas , cela ne l’a jamais été et ça ne le sera jamais.
J’apporterai à la Maison Blanche un engagement inébranlable pour la sécurité d’Israël . Cela se traduira tout d’abord en assurant à Israël un avantage militaire au plan qualitatif. Je garantirai qu’Israël puisse se défendre contre toute menace,de Gaza à Téhéran. En tant que Président , je mettrai en place un protocole d’accord afin de fournir une aide de 30 milliards de dollars à Israël pour la décennie à venir. »
On peut encore lire qu’Obama est pour l’instauration de Jérusalem en tant que capitale indivisible d’Israël, Israël en tant qu’Etat juif.
Obama termine son discours par une éloge à la collaboration des Juifs et des Afro-Américains:
« Nous ne devons pas permettre que la relation entre juifs et Afro-Américains puisse souffrir, c’est un lien qui doit être renforcé. »
On comprend mieux pourquoi les Etats-Unis ont toujours refusé de voter les résolutions de l’ONU défavorables à Israël , comment les dernières troupes de Tsahal ont quitté Gaza la nuit précédent l’investiture d’Obama pour ne pas gâcher la fête.