OBAMA DECOUVRE LA GAUCHE
Posté par provola le 31 mars 2012
Sans doute émoustillé par les propositions de candidats de gauche en France, le président américain appelle à une augmentation des taux d’imposition pour les riches. Selon lui, le système actuel de niches fiscales n’est pas équitable. Le Congrès va étudier une proposition qui augmenterait les taux d’imposition pour les personnes gagnant plus d’un million de dollars par an.
« Aujourd’hui, les Américains les plus riches payent des impôts à des taux parmi les plus bas depuis 50 ans, ce n’est pas juste. Cela n’a aucun sens », a déclaré samedi le président américain Obama lors de son allocution radiophonique hebdomadaire. Grâce au système actuel, des milliardaires comme l’investisseur Warren Buffett ou le fondateur de Microsoft Bill Gates sont frappés par des taux d’imposition inférieurs à ceux de leurs secrétaires.
« Voulons-nous continuer à accorder des réductions d’impôts aux Américains les plus riches comme moi, ou Warren Buffett, ou Bill Gates -des gens qui n’en ont pas besoin et qui ne les ont jamais demandées ? Ou voulons-nous continuer à investir dans des choses qui feront croître notre économie et nous maintiendront en sécurité ? Parce que nous ne pouvons pas nous permettre de faire les deux », a-t-il expliqué.
Dommage qu’il s’ aperçoive des évidences au terme d’un mandat aussi terne que décevant. Voilà un Président amnésique qui oublie ses errements, ses capitulations face au pouvoir de la bourgeoisie. On est bien loin de l’enthousiasme suscité par son arrivée au pouvoir il y a à peine quatre ans.
Celui qui était bientôt devenu le nouveau Christ découvre le mot solidarité alors qu’au mieux il n’aura fait que maintenir les avantages des plus fortunés. Enfin il n’est jamais trop tard pour bien faire…pour peu qu’il songe réellement à taxer les classes qui en fait financent pour une bonne part sa campagne électorale.
Car impôt aux USA est un terme aussi tabou que terrorisme, prohibition des armes à feu, et communisme.
Ce Président, arrivé au pouvoir auréolé de je ne sais quelle dérisoire affection a semblé gérer ce capital de sympathie sans se soucier de réellement bouleverser le cours de l’histoire. La tache était sans doute trop ardue pour ce pur produit des élites, ayant oublié le sens de son passé modeste.
Il restera certainement quatre ans de plus à la tête des USA mais le sentiment est bien là d’un rêve brisé, d’une illusion évaporée au gré des renoncements. Obama restera le roi du glamour, longue démarche chaloupée, sourire Colgate, gérant tranquille d’une lente descente aux enfers pour un pays descendu de son piédestal.
Comme les USA ne sont plus le centre du monde, le pays des libertés, l’eldorado, Obama n’est plus qu’un pion parmi d’autres, businessman aux mains d’une bande de multinationales dont l’intérêt est de siphonner le pays, surtout pas d’aider à consolider son harmonie.
S’il me fallait résumer le premier mandat d’Obama, je le ferais en évoquant le programme spatial américain. Obama fut le Président qui éteignit la lumière de la lente course vers le néant. On nous avait vendu du rêve en barres, depuis le débarquement sur la lune jusqu’aux navettes. La réalité s’avéra un échec total, voir une vraie arnaque, les derniers lancements furent un flop retentissant à la mesure du désintérêt croissant de la population pour un programme inutile et tellement dispendieux. Ainsi, Obama fut une sorte de fusée restée sur son pas de tir, sans possibilité de s’élever au dessus du brouillard de la réal-politique.
Comment ne pas évoquer également, en cette fin de mandat du plus triste des super-héros US, la gestion catastrophique du conflit israélo-palestinien, sabordée par Obama, ligoté par le lobby juif, tenu à sauvegarder la prédominance militaire d’Israël au Proche-Orient.
Que dire enfin des permis de forages accordés dans le golfe du Mexique à la barbe de toutes les catastrophes pétrolières passées et futures ?
Arrivé aux flonflons des promesses, Obama fut en définitive le Président du statuquo, radicalement limité aux dictats des lobbies, fondamentalement respectueux des intérêts de l’oligarchie.
Quatre ans de plus sauveront-ils ce cadre délétère ?
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