LES PILULES QU’ON NOUS FAIT AVALER (2)
Posté par provola le 24 novembre 2010
Tout le monde connait le Di-Antalvic, tout le monde prend du Di-antalvic et ça profite à Sanofi-Aventis qui a déjà été épinglé pour son Multaq (voir article du 20.11.10). Le problème pour notre champion de l’anti-douleur, c’est que sa dragée va sortir du catalogue par la petite porte. En effet il semble bien que l’on continue à nous berner sur ce produit vedette, vu les intérêts en jeu.
A la suite d’une décision européenne, l’Afssaps avait entrepris un retrait progressif du médicament il y a un an. Mais les impératifs économiques font que Sanofi a besoin d’un peu de temps pour remplacer ce produit et qu’il faut donc continuer d’exposer les malades pour la sauvegarde du chiffre d’affaires.
SOURCE AFP : le Di-Antalvic était en 2007, selon l’Assurance maladie, le 28e médicament le plus remboursé (en quantité) avec 7,4 millions de boîtes prescrites.
Le Di-Antalvic vit ses dernières heures. Les médicaments anti-douleur contenant du DXP (dextropropoxyphène), comme le Di-Antalvic, ne seront plus disponibles sur le marché dans un délai maximum de quinze mois, a indiqué ce mardi l’agence du médicament. L’agence avait déjà annoncé en juin 2009 le retrait progressif, qui devient très progressif, de ces médicaments opiacés, avant le retrait définitif préconisé par l’Agence européenne du médicament
La raison de cette décision? Le dextropropoxyphène peut s’accumuler dans l’organisme et provoquer une intoxication, en particulier chez les personnes atteintes d’insuffisance rénale et chez les patients âgés. Les Français, qui représentent « 95% de la consommation européenne », sont de très loin les plus gros consommateurs européens de l’association DXP/paracétamol, indiquait en 2009 l’Afssaps.
L’agence française du médicament rappelle qu’elle n’était pas favorable au retrait, estimant que cette association -DXP/paracétamol- ne représentait pas le risque le plus élevé au regard de son niveau de consommation. L’Afssap a toutefois été obligée de suivre les recommandations de la Commission européenne qui « demande le retrait dans l’Union Européenne des autorisations de mise sur le marché de toutes les spécialités en contenant [du dextropropoxyphène, ndlr], dans un délai maximum de 15 mois », indique l’agence française. Dès juin dernier, cette dernière recommandait aux médecins de ne plus prescrire ces produits. Elle renouvelle cette consigne et ajoute que de nouvelles recommandations sur la prise en charge de la douleur seront bientôt (sic) disponibles à l’automne, afin de les aider à déterminer la meilleure solution de remplacement. Les patients sont invités à consulter, sans urgence, leur médecin, par exemple à l’occasion d’un renouvellement d’ordonnance.
Surtout, il est urgent de ne pas s’affoler.
Mine de rien, en 2007, une personne âgée en dialyse péritonéale (suivie à l’hôpital Bichat, Paris, pas Katmandou) et en traitement récurrent à base de Di-antalvic (pour des douleurs articulaires) fut emportée en quelques semaines, on mit cela sur le coup d’une défaillance de la dialyse, j’apprend aujourd’hui qu’il est possible que le Di-antalvic ait joué un rôle et que l’on essaye de ralentir son retrait, malgré les recommandations de la Communauté européenne.
Cette personne agée, c’était ma mère.
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