L‘Académie des sciences appelée à plancher sur les causes du réchauffement climatique a rassuré les inquiets qui se voyaient voler la vedette par les climato-sceptiques. Sous la houlette de Claude Allègre et de son armada de mécréants du CO2, les tenants de la responsabilité des activités humaines dans les dérèglements avaient perdu la guerre médiatique emportés par la gouaille de l’éléphant un temps socialiste. Après moultes précautions d’usage, les sages se sont bornés à prendre en compte plus particulièrement la période allant de 1975 à 2003 à laquelle correspond une quantité plus importantes de données scientifiques.
Les points importants à retenir sont :
l’augmentation de 0.8 °C de la température à la surface de la planète sur la période de 1870 à 2003, avec des périodes de forte augmentation de 1910 à 1940 et de 1975 à 2000, entrecoupées de légers refroidissements.
l’augmentation de la température des océans mesurée depuis les années 1950 par les bateaux de commerce ou les navires océanographiques jusqu’à une profondeur d’environ 700m. Les mesures montrent une augmentation du contenu d’énergie thermique des océans surtout depuis le début des années 1980,
une réduction de la surface des glaces océaniques arctiques, de 8.5 millions de km2, stable sur la période 1950 1975, la surface de glaces étant passée à 5.5 millions de km2 en 2010,
le recul des glaciers continentaux et des calottes glacières du groenland et de l’antarctique
une élévation du niveau de la mer, passée de 0.7 mm/an entre 1870 et 1930, à 1.7 mm/an après 1930, puis à 3.4 mm/an depuis 1992 (date à partir de laquelle les relevés s’effectuent par satellites),
des indicateurs biologiques, déplacement des espèces animales et végétales qui montrent une évolution du climat.
Tout ceci avec une accélération des processus depuis 1975.
Voyons maintenant ce qui est susceptible d’influer sur l’évolution du climat:
l’augmentation de la concentration en gaz à effets de serre, CO2 (industries, feux de déboisements), méthane et protoxyde d’azote en forte croissance due à l’activité humaine ou au réchauffement lui-même (permafrost)
l’activité du soleil, son action ou forçage est de un dixième de l’action due aux gaz à effets de serre;
l’océan qui joue un rôle de régulateur à long terme, essentiel dans l’évolution du climat en raison de son dynamisme et de son inertie thermique, ce qui lui confère une évolution beaucoup plus lente que l’athmophère.
l’effet de la vapeur d’eau et des nuages doit également être pris en compte ou encore ceux de la végétation et de la biologie marine.
Reste maintenant à savoir et c’est là toute la question, si ces bouleversements sont réellement d’origine anthropique c’est à dire due aux émissions humaines de gaz à effets de serre. En considérant toutes les incertitudes liées (capacités des modèles climatiques limitée par le fait que les données homogènes ne sont apparues que dans les années 1970), des mécanismes non encore identifiés ne sont pas encore inclus dans les modèles, les éventuels comportements fortement instables ou chaotiques du système atmosphère-océan-cryosphère-surfaces continentales sont un autre facteur d’incertitudes, en tenant compte donc de toutes ces incertitudes, un réchauffement réel existe sur la période 1970 2003 explicable en grande partie par l’augmentation de la teneur en CO2 de l’atmosphère, conséquence de l’activité humaine. Ce réchauffement affecte particulièrement l’océan qui s’acidifie dangereusement.
Cette conclusion alambiquée ne va certainement pas fermer le ban de la contestation climato-sceptique, car il semble bien qu’en matière de climat la règle obéisse au chaos qui par définition est difficilement modélisable. Attendons pour nous faire une idée plus précise (espérons-le) la parution du prochain rapport du GIEC attendue pour 2012.
Alors là nous saurons tout ce que nous ne saurons pas encore, avant de savoir ce que nous ne pourrons jamais savoir, ce qui est la nature de la science.