DEFENSE D’EN RIRE
Posté par provola le 24 juillet 2010
Jeter un oeil sur le rapport de la cour des comptes sur les investissements de l’état en matière l’armement revient à plonger dans un bain de gaz lacrymogène.
Hyper-inflation des côuts initiaux, retards de livraison, obsolescence des matériels, incapacité de l’Etat de collaborer plus avant avec d’autres dans le but de réduire la valse des étiquettes.
Les retards de réalisation des programmes prouvent que notre armée est un géant aux pieds d’argile, ainsi prenons l’exemple de l’état d’avancement annuel de la réalisation des programmes par rapport aux prévisions, source ministère de la défense pour l’année 2009:
Pour ce qui concerne la dissuasion, l’état d’avancement est de 66%, pour le commandement et la maîtrise de l’information il est de 70%, pour la projection, mobilité ,soutien, de 41%, pour l’engagement et combat, de 81%, pour la protection et sauvegarde, de 57%.
Notre armée de béquilles rouillées et de branquignoles ne vaut pas mieux que sa devancière de 40, avec ses Rafale qui se crashent tous seuls, ses raids manqués dans un désert d’idées claires, ce qui devrait être l’ébauche de l’armée européenne n’est que l’annexe de la force US, une sorte d’escorte à deux balles pour je ne sais quelle aventure foireuse. Les programmes d’investissements s’enchainent plus pour maintenir l’emploi dans des usines obsolètes et à l’intérêt incertain que pour de réelles missions du futur.
Car qui voudrait donc nous croquer tout cru ?
L’Union Soviétique d’antan a disparu des hordes d’épouvantails, la Corée du Nord fait peur aux baleines en route pour le détroit de Béring, la Chine est sûre de nous avoir par une invasion de produits inutiles, le Zimbabwé n’a aucun intérêt à lorgner sur nos mines de charbon.
Alors il reste le « Terrorisme international », rappelez-vous: « entendez-vous dans nos campagnes, mugir ces féroces soldats ». On a trouvé, avec cette tarte à la crème, avec cette ritournelle infantile un moyen pour nous faire gober les monstrueux investissements d’armement auxquels doivent faire face nos budgets exsangues; comment continuer à dépenser autant pour rien sans injecter à doses continues dans l’opinion publique une peur entretenue pour une menace improbable. Nos démocraties se battent ainsi pour sauvegarder nos valeurs, contre « la menace islamique ou le nouveau terrorisme global », un troupeau de chameau se déplace vers une nouvelle oasis en un endroit quelconque du globe, on y voit planer l’ombre d’Al Qaida, une femme voilée traverse une avenue de Bagdad à une heure tardive, la menace d’une nouvelle guerre mondiale se propage à la vitesse d’une tornade tropicale.
Et l’on augmente les contrôles dans les aéroports, on installe des body-scans, on fouille , on traque la bouteille d’eau minérale, on supervise des passeports soi-dsant infalsifiables, on camérise, on badgétise, on formulise, on réduit la liberté de circuler aux seules boutiques duty free, aux parfums à eau sécurisée. Les nomades sont tranquillisés, ils ont l’impression d’échapper au prochain attentat des Twin-towers.
Mais tout ça n’a aucune importance, c’est une sorte de mascarade à grande échelle mise en scène pour libérer la soif consommatrice des citoyens du monde, des cigales dépensières. Tant que les masses laborieuses s’assagiront sur d’impalpables angoisses, leur libido bridée entretiendra une fièvre commerciale, une croissance douce de l’économie libérale allant de pair avec l’augmentation des profits de quelques uns.
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