NOUS SOMMES TOUS ROMS
Posté par provola le 23 juillet 2010
Et le guignol veut nous refaire le coup du Karcher.
Si quelqu’un dérape en ce moment, c’est bien lui, s’il fallait ne désigner qu’un coupable, ce serait le Président. A la suite d’événements ayant mis aux prises la police et des gens du voyage , De Funès a décidé de prendre le problème des Roms à bras le corps, d’organiser une réunion sur le thème des scènes de ménage des Tziganes; ce qui ne veut rien dire mais qui est censé faire plaisir à tout le monde. Car les gens du voyage sont tout simplement Français et les Roms sont tout simplement européens, ce qui revient au même, mais pas exactement.
Il peut arriver qu’un Juif ait une altercation avec les forces de l’ordre, qu’un Rital dévalise une discothèque, qu’un Beur attaque une boulangerie, qu’un fils de Hongrois squatte l’Elysée. Faut-il y voir pour cela la main-mise d’Al Qaida sur le Boulevard des Batignolles, faut-il pour cela organiser une conférence sur les exactions des Hébreux, un meeting sur les moyens de ramener les Spaghettis à la raison, un colloque pour obliger les Rebeux à laisser les boulangeries tranquilles, une mission pour empêcher les fils d’immigrés des pays de l’est de s’arrêter du coté des champs Elysées ?
Qui sont les Juifs, qui sont les Ritals, les Beurs, les Gens du voyage, les Noirs, les chauves, les gays, les grutiers, les milliardaires, les militaires ? Des Français, car enfin par quel abut de langage malheureux en vient-on à stigmatiser une classe , une catégorie, une famille ou un groupe en fonction de sa supposée origine ?
Le Président de tous les Français serait-il donc le Président du seizième arrondissement, l’arrondissement calme et surveillé, cette carte postale vendue aux quatre coins de la planète, serait-il un Albert de Monaco des bords de Seine ?
Accuser les Gens du voyage pour un acte malveillant commis par un des membres de la soi-disant communauté revient à globaliser un fait divers à instrumentaliser les moeurs d’une poule lesbienne pour en faire le porte-drapeau des coqs gays.
Comparer les gens du voyage et les Roms revient à comparer les Ritals Français de la quatrième génération et les Italiens fidèles de l’élu du peuple, le fils de Dieu, le télécrate Berlusconnerie. La seule ressemblance entre les deux réalités concerne la télénovela gouvernementale quotidienne qui tient plus de la farce que de la sardine en boîte.
Victime de je ne sais quelle ordalie, les Roms cumulent les handicaps de la citoyenneté européenne, la haine de leur patrie d’origine la Roumanie, la haine de leur patrie d’adoption qui refuse de leur accorder les droits au travail auqules ont droit tous les autres européens, la haine des populations d’accueil qui les bidonvillisent pour ne pas les voir, la haine des institutions bruxelloises pour qui l’élimination du problème ressemble à de la dératisation.
Qui n’a pas assister à l’expulsion sans ménagement du bidonville des Roms de St Denis cet hiver sur l’emplacement des futurs studios de cinéma de Luc Besson (encore un bouffon du pouvoir) ne peut pas comprendre l’étendue du désastre qui se vit au quotidien pour cette communauté pariât des politiques et absente des préoccupations nationale et communautaire.
Les Roms n’existent pas, tout simplement, la preuve est qu’on peut les chasser comme des moustiques quand il deviennent aussi envahissant les nuits d’insomnie intense, mais on va quand même faire un amalgame avec l’épicerie d’en face des gitans qui ne valent pas mieux, avec le garage des manouches qui vivent dans leur Mercedes sans travailler.
Je tente en cela d’expliquer le remu ménage intellectuel conduisant les circonvolutions ministérielles actuelles, cela me conduit dans un labyrinthe d’insondable bassesse. la seule explication qui vaille à cette charge anti-pauvre car les Roms sont les plus pauvres de notre pauvreté commune serait le détournement ou plutot la prise à revers de l’opinion publique monopolisée depuis des lustres par l’affaire Woerth-Bettancourt
Encore une fois, on s’en prend aux plus petits pour sauver les plus grands, c’est ce qu’on appelle une politique minimaliste..
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