DU PRINCIPE DE L’EXEMPLE
Posté par provola le 19 juillet 2010
L’exemple vient d’en haut, un Président incapable de disperser les doutes sur l’intégrité du pouvoir vis à vis des grandes fortunes, un ministre Woerth englué dans une sombre affaire de conflit d’intérêt, sa femme en flagrant délit de contribution possible au blanchiment d’évasion fiscale, Me Bettancourt qui reconnaît (compte de 75 millions d’euros en Suisse) cette évasion et admet vouloir désormais normaliser ses relations avec le fisc, qui se voit étrangement à l’abri de toute poursuite judiciaire, des contrôles fiscaux inexistants, des conseillers des Bettancourt mettant directement en cause le Ministre pour l’obtention de l’emploi de son épouse dans les entrailles du groupe l’Oréal, une île estimée à 500 millions d’euros aux Seychelles qui n’appartient à personne, des enveloppes distribuées au moment de la campagne électorale aux équipiers du Président, ceci étant confirmé par plusieurs employés de Me Bettancourt.
Cette saga n’a rien à envier au scénario de la série Dallas sauf que nous ne sommes aucunement les spectateurs de l’ intrigue d’une simple fiction mais bien plutôt les dindons de la farce, les témoins impuissants d’une spoliation à grande échelle des valeurs de la démocratie.
Une grande dame aux milliards qui n’a eu que le mérite d’être la fille d’un géo trouve-tout, une petite fille qui n’a que l’idée en tête de récupérer une partie de sa fortune dilapidée, des monceaux d’or échappant au fisc qui est notre tire-lire à tous, une évasion fiscale à grande échelle, la contribution ou au moins la passivité du pouvoir face à la dérive des comportements, si l’exemple vient d’en haut nous sommes face à une menace gravissime
Comment pourrait-on exiger des quartiers défavorisés qu’ils deviennent irréprochables alors que leur difficultés sont directement dépendantes des égarement des soi-disant élites ?
Que n’entend-on chaque jour sur les abus au recours à la sécurité sociale, sur les arrêts de travail injustifiés, les utilisations de transports en commun clandestins, les vols à la sauvette aux caisses des super-marchés, les chapardages de mobylettes, les téléchargements illégaux, les petites corruptions de fonctionnaires de police pour faire sauter une contravention, les abus de biens sociaux, les traficotages des bilans de sociétés, les arrangements avec la législation du travail, le travail au noir, toutes ces fourberies de scapin qui ne sont qu’espiègleries comparées à la fraude à grande échelle des Bettancourt, des Mulliez, des Aznavour, des Dubrulle, des Zidane, des Johnny, des bons Français biens sous tous rapports, ceux-ci se différenciant des autres car ayant les moyens financiers d’échapper à la vindicte populaire.
J’ai la faiblesse de croire qu’il est plus facile de commencer à corriger les défauts du système les plus graves, les fuites de gaz explosif, avant que de se préoccuper de colmater les fissures du fond de la piscine commune.
La Suisse et Monaco sont des anachronismes bien plus insupportables que les quartiers chauds du 93, de Mantes la Jolie ou Grenoble, la fermeture de la frontière du Luxembourg ou d’Andorre m’apparaît bien plus importante que l’installation d’un système de télésurveillance en bas de chez moi.
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