La guerre en Afghanistan est de ces conflits incompréhensibles. On a du mal à croire aux balivernes de l’Oncle Sam, on en a déjà tellement avalé. Comment croire que ce repère de brigands enturbannés du haut de leurs grottes d’altitude puissent représenter une menace pour l’humanité. Bien sûr Al Qaida, bien sûr Ben Laden, bien sûr quoi ?
Tous les terroristes du monde se trouvent-ils tous planqués parmi ces cailloux, ces monticules désertiques, la menace totale vient -elle réellement de ces contreforts perdus de l’Hindoukouch ? On a du mal a imaginer que l’avenir de l’humanité dépende de ces hordes de flibustiers, ces troupes de contrebandiers, ces marcheurs aux sandales trouées, ces lambeaux de fusils mitrailleurs, ces Talibans tout Barbus soient-ils.
On nous promet que nos valeurs fondamentales, notre liberté, notre mode de vie sont à la mercie de ces monstres sanguinaires et que la seule solution est l’occupation des hauts plateaux.
Donc, supposons que les Talibans soient les grands méchants loups, mais alors qui sont les Chinois, fourmis ouvrières du premier pays totalitaire, avec lequel nous n’hésitons pas à fomenter la révolution mondialiste, que sont les pays du Golfe persique, dictatures approuvées qui nous abreuvent en carburant, que sont les russes qui nous promettent du gaz pour les prochaines décennies, que sont les états fantoches d’Afrique, parodies de démocraties, dont le mérite est d’être totalement soumis au club des pays du nord et des nouveaux riches?
Que sont ces paradis fiscaux disséminés sur la planète, myriades d’étoiles de casinos pillant le sang de nos économies.
En gros nous pourrions pactiser avec les pires des dictatures si celles-ci nous étaient favorables, l’Afghanistan focalisant simplement nos remords plus que nos craintes.
On voit bien que le discours officiel ne tient pas, la confusion entretenue en son temps par l’administration Bush est complètement reprise en choeur par Obama et par ses sbires qui ont fait de l’Afghanistan leur terrain de chasse en matière de politique étrangère. Le mensonge de la guerre d’Irak n’était-il pas de même nature que l’argument fallacieux justifiant l’occupation de l’Afghanistan ? La similitude des situations a de quoi laisser perplexe.
Sauf à relater, à l’aune des relations du Wall Street journal sur le trésor caché de l’Afghanistan, la troublante constante des ressources potentielles des pays cibles. (Ces ressources infinies sont connues depuis l’occupation soviétique des années 80)
L’Irak possède les réserves pétrolières les plus importantes de la planète après l’Arabie Séoudite, l’Afghanistan possède du lithium, de l’or et du fer, ce trésor représenterait une valeur estimée de 1000 milliards d’euros. Le lithium c’est les batteries de nos prochains téléphones portables et de nos futures voitures électriques.
Au delà, les États-unis n’ont-ils pas débarqué sur les plages de Normandie en 44 pour éviter que les Russes n’arrivent avant eux à Berlin, leur mobile caché n’était -il pas de bouter les britanniques hors des champs pétroliers du Golfe ?
Les États-unis n’ont-ils pas lancé les bombes d’Hiroshima et Nagasaki 2 jours avant le lancement de l’offensive russe sur le Japon, assaut convenu à l’issue de l’armistice du 8 mai 45, cette extermination gratuite ayant permis de leur assurer le leadership absolu sur le marché chinois et son immense sous-sol ?(source Howard Zynn)
Les Etats-unis durant tout le vingtième siècle n’ont-ils pas alimenté les dictatures d’Amérique du sud dont le but premier était l’exploitation du sous-sol du continent latino-américain ?
Et nous, pauvre Européens, si le but premier en Afghanistan est bien de prendre une option décisive sur le futur Etat qui pourrait bien ressembler aux états fantoches du Golfe, que vient-on faire dans cette galère qui officiellement ne nous concerne pas ?
En fait nous représentons une simple caution pour notre grand frère qui a l’avantage ainsi de ne pas être seul sur le terrain de ses exactions secrètes.
Continuons de croire aux prières académiques de la bannière étoilée, laissons faire les contrôles dans nos aéroports, nous avons l’impression d’être protégés d’une menace qui a tout d’une menace astrologique, factice, hamburger.