SI LA GAUCHE
Posté par provola le 28 mars 2010
Si la gauche n’est qu’un refuge de bobos en mal d’existence, persuadée que les classes populaires n’ont qu’à bien se tenir face à la mondialisation,
si la gauche veut en fait profiter des avantages que lui offre la droite libérale sans en avoir l’air,
si la gauche a peur que son bras gauche lui échappe pour écarter son assiette mal récurée et la tendre à l’indigent de service,
si la gauche accepte les caméras du front national à tous les coins de rues sous prétexte de répandre une illusoire sécurité des coffres forts,
si la gauche n’est qu’un repère de nantis, repentis d’abondance,
si la gauche racle les fonds de tiroirs du vert pour rallier les arbres à sa cause,
si la gauche n’est qu’un centre de la bonne conscience, si la gauche prône la défense de tous les nombrilismes,
alors la gauche gagnera les élections mais elle aura perdu son âme.
La résurgence du front national lors des dernières élections régionales se situe dans les couches de la population martyrisées par la crise, peur du chômage, peur de l’étranger, peur de l’avenir, les pauvres ont trouvé refuge dans les filets tendus par le chalutier de tous les pêcheurs d’illusions. Ce désastre est celui de la gauche ou de celle qui se cache sous cette gauche qui n’en est pas une. L’illustration de ce phénomène étrange en avait été le référendum sur la constitution européenne de 1995, le peuple de gauche avait majoritairement voté contre ce piège libéral mais les élites du parti phare de la gauche appelait à voter pour. Son accord permit plus tard à la droite de faire adopter ce texte à peine édulcoré sous la dénomination de Lisbonne. Sans parti de gauche pouvant accéder au pouvoir , les classes en premières lignes de la crise se détournent de la politique ou s’adonnent à la stigmatisation des soi-disant coupables, qui ne peuvent être que les étrangers ou les piqueurs de boulot.
Car la gauche ne dénonce pas les vrais coupables, les capitaliseurs de crise, les fuyards du fisc, les embusqués du système, les profiteurs d’en haut. Car des éminences grises de la gauche profitent du système de la droite, celle-là même qui a institué l’ascenseur social pour quelques-uns pour qu’ils sortent des rangs de l’opposition.
Comment reprocher à un homme de droite d’en être et de se comporter en fonction de sa pomme avant celle de ses semblables ? Je respecte la logique de la droite, droite dans ses bottes. Je hais la gauche quand elle fait mine de se confronter alors qu’elle met tout en place pour que rien ne change dans le fond. Les troupes écolos, issues d’un morceau de côte socialiste, reflète ce comportement mièvre, bourgeois, bio, tellement conventionnel, mesuré, surtout pas révolutionnaire, surtout pas anti-consumériste.
Faute de véritable alternative à la logique capitaliste, les troupes des exclus du système capitaliseront sur le drapeau du racisme et la lune du sécuritaire, les hordes incontrôlées des sans grade déferleront pour que règne l’ordre du prochain fascisme.
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