LA REVOLUTION HARRY POTTER
Posté par provola le 23 mars 2010
Il eut été un des premiers guillotinés du temps de Robespierre, archétype parfait du sang impur de la Marseillaise. Tout droit issu d’une noblesse déchue, d’une vague passéiste, d’un relent d’EPAD, il est mineur des coups de grisous politiques, poussière de seconde génération, pesticide de la Culture, profiteur de strapontins dérobés aux femmes enceintes, rongeur du bien commun, plante décorative de la bien-séance.
Le myope aux binocles de crotale est au Palais, ce qu’un caddy égaré est à un parking de supermarché. Il cultive son look d’ado pré-pubère, mais à 44 ans ça commence à se voir, il est un grand serviteur de l’Etat, pour son compte.
Fils du Père , squatter de filière, caste archaïque, rentier OGM, François Baroin est la réponse du comique à la bronca populaire, une espèce de talisman blasphématoire à l’encontre des vents de révoltes. Il est vrai que le désastre est total et que la réplique ne pouvait être qu’un tour de passe-passe, servi par un magicien des tableaux de dupes.
L’avertissement aura donc accouché d’une pirouette pyrotechnique, le remaniement ministériel est une sarkonnerie homéopathique qui a la hauteur des ras de pâquerettes.
Le parcours du fiston est un cloche-pied sur une marelle bordée d’or. Un père ami intime du vieux loup, de l’ancien magouilleur des bords de Seine. Le blanchi de la dernière heure le plaça sur la rampe de lancement de la députation à 28 ans, alors qu’il savait tout de la vie des boîtes de nuits. En un tour de magie le voilà propulsé Ministre de l’outre-mer, puis Ministre de l’intérieur le temps d’une giboulée. Le sacre de De Funès lui indique la sortie, il est reversé dans les oubliettes du Palais Bourbon pour association de malfaiteurs avec le roi déchu corrézien.
On le ressort en cette période de vaches maigres grâce à son passé de caresseur de cornes.
On lui donne le budget, ou plutôt le déficit , abyssal, on doute que les lunettes lui soient d’un grand secours. Un trou de 8%, un goufre qui est aux deniers publics ce que le grand canyon est aux collines du Vexin. La baguette enchantée doit nous ramener aux paramètres de Maastrich de 3% de déficit à l’horizon 2012, une gageure pour un homme sérieux, une pichenette pour un prestidigitateur de la trempe du nouveau venu.
La seule et unique entourloupe dans ce foutoir improbable, réside dans le fait que le Ministre à la fin 2012, sera déjà loin de devoir rendre des comptes. Tout le monde l’aura déjà oublié, alors tout ce qu’il pourra nous dire sur ses engagements futurs et ses objectifs, n’engagera, selon l’expression, que ceux qui voudront bien le croire.
La seule chose qui pourrait nous consoler durant les quelques mois de patronage de l’ancien jeunot, c’est que le Harry indolore, au contact du Voldemort de l’Elysée ne se transforme pas trop vite en oiseau de mauvais augure.
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